Crise de l’eau : les collectivités locales misent sur les citernes souples pour des réserves d’appoint efficaces

Face à la raréfaction de la ressource en eau, les citernes souples s’imposent comme une solution simple, rapide et économique pour les collectivités locales. Zoom sur une alternative flexible et stratégique en temps de tension hydrique.

Une urgence climatique qui se généralise

La France, comme une grande partie de l’Europe, fait désormais face à des épisodes de sécheresse de plus en plus fréquents et intenses. Dans certaines régions, les restrictions d’usage de l’eau s’appliquent plusieurs mois dans l’année. Agriculture, entretien des espaces verts, lutte contre les incendies : tous les usages sont impactés. Face à cette urgence, les collectivités locales cherchent à diversifier leurs moyens de stockage d’eau.

L’été 2025 sous haute surveillance hydrique

Selon les dernières données publiées par Météo-France et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), plus de 65 % des nappes phréatiques affichent un niveau inférieur à la moyenne saisonnière. Dans les Alpes-Maritimes, l’Hérault ou encore les Pyrénées-Orientales, les arrêtés préfectoraux se multiplient. De nombreuses communes ont déjà anticipé une saison estivale tendue en installant des équipements temporaires pour sécuriser leurs besoins en eau non potable. Parmi eux : la citerne souple.

Pourquoi les citernes souples séduisent de plus en plus ?

Compactes lorsqu’elles sont vides, faciles à transporter et à installer, les citernes souples offrent de nombreux avantages. Leur capacité de stockage peut varier de quelques centaines à plusieurs dizaines de milliers de litres. Elles permettent ainsi de constituer rapidement une réserve d’eau d’appoint, sans travaux lourds ni génie civil.

Les atouts des citernes souples pour les collectivités :

  • Installation rapide : quelques heures suffisent pour les mettre en service.
  • Modularité : disponibles dans plusieurs formats, elles s’adaptent à tous les besoins.
  • Coût maîtrisé : plus économique que la construction d’une cuve rigide ou enterrée.
  • Mobilité : certaines peuvent être déplacées facilement d’un site à un autre.
  • Pas d’autorisation de travaux : dans la majorité des cas, elles ne nécessitent pas de permis d’aménager.

Des usages multiples dans les communes

La souplesse d’utilisation de ces réservoirs les rend attractifs pour plusieurs types d’usage public.

Pour l’arrosage des espaces verts

Avec les restrictions estivales, de nombreuses mairies souhaitent récupérer de l’eau de pluie ou stocker de l’eau non potable pour entretenir les parcs, jardins publics et plantations. Les citernes souples sont souvent installées près des serres municipales ou dans les zones agricoles périurbaines.

Pour la défense incendie

En zone rurale, les points d’eau peuvent être insuffisants. Des citernes souples remplies en amont de l’été permettent aux pompiers d’intervenir plus efficacement sur les départs de feu. Certaines communes mutualisent même leurs réserves avec les SDIS (services départementaux d’incendie et de secours).

Pour les écoles, centres de loisirs ou infrastructures sportives

Les besoins en eau pour les sanitaires, les douches ou les activités sportives extérieures peuvent être partiellement couverts par de l’eau stockée dans ces réservoirs souples.

Une gestion optimisée des ressources

Les citernes souples s’inscrivent dans une logique de transition écologique. Plutôt que de dépendre exclusivement du réseau d’eau potable, les communes mettent en place des boucles locales de récupération d’eau : toitures, serres, parkings… tout devient surface de captation.

Cette logique permet :

  • de soulager les réseaux d’eau en période de tension,
  • de faire des économies budgétaires sur les factures d’eau,
  • de valoriser des ressources locales jusque-là inutilisées.

Certains territoires vont plus loin, en associant les citernes à des systèmes de filtration, pour réutiliser l’eau à des fins domestiques non alimentaires : nettoyage de la voirie, remplissage de balayeuses ou de laveuses de rues, etc.

Une solution temporaire ou durable ?

Si les citernes souples sont souvent vues comme une réponse d’urgence, elles s’intègrent de plus en plus dans les plans pluriannuels des collectivités. Certaines communes ont d’ailleurs inscrit leur achat dans le cadre de leur Plan Climat Air Énergie Territorial (PCAET) ou de leur Agenda 2030.

De plus, leur maintenance est simple. Un contrôle régulier de l’état de la bâche et un nettoyage annuel suffisent dans la majorité des cas à assurer leur bon fonctionnement pendant plusieurs années.

Des fabricants français en première ligne

Le marché est principalement dominé par des fabricants spécialisés dans les équipements agricoles, désormais tournés vers les besoins des collectivités. Ces entreprises, souvent situées en zones rurales, profitent d’un regain d’intérêt pour leur savoir-faire, à la croisée de la logistique, de l’environnement et de la prévention des risques.

Certaines d’entre elles proposent des modèles sur mesure, avec accessoires intégrés : vannes, raccords, protections anti-UV, systèmes de jauge. D’autres développent des partenariats avec les intercommunalités pour faciliter les groupements d’achat.

Anticiper pour ne pas subir

Alors que la crise de l’eau devient structurelle et non plus simplement conjoncturelle, les collectivités locales doivent adapter leur manière de gérer la ressource. Les citernes souples offrent une réponse concrète, économique et rapide à mettre en œuvre.

Bien qu’elles ne se substituent pas à des politiques de long terme en matière d’eau, elles permettent de sécuriser des usages essentiels en période de tension. En investissant dans ces équipements, les communes gagnent en résilience face aux aléas climatiques. À l’heure des canicules à répétition et des nappes en souffrance, c’est un choix aussi pragmatique qu’indispensable.